Interview de BACHA Naoumy
Quel est votre parcours personnel ?
J’ai effectué l’intégralité de ma scolarité à Mayotte. Ce n’est qu’à l’obtention de mon baccalauréat économique et social que j’ai quitté Mayotte pour poursuivre mes études supérieures en France métropolitaine. Je m’étais inscrite en première année de DUT technique de commercialisation, mais je ne me sentais pas épanouie dans cette voie. Je me suis donc réorientée vers le social. Je n’étais pas faite pour le commerce. Ce que je désirais avant tout, c’était venir en aide aux autres.
J’ai rencontré des difficultés lors de cette première année. L’adaptation n’était pas aisée. J’ai donc réfléchi à la mise en place d’un dispositif pour les jeunes mahorais afin de les préparer aux études supérieures, notamment en matière d’éducation et d’apprentissage, car un véritable fossé existe entre Mayotte et la France métropolitaine.
Quelles formations avez-vous suivies ?
Je suis actuellement en deuxième année de master GOS (gestion des organismes sociaux) à Lille. Je suis également titulaire d’une licence en sciences humaines à Caen. Par la suite, j’ai poursuivi en première année de master IDS (intervention et développement social).
Quelles sont vos activités professionnelles ?
J’ai exercé plusieurs jobs d’été au sein d’associations et un service civique au sein de l’association Léo Lagrange Nord Île-de-France.
Quels sont vos engagements associatifs ?
J’ai été bénévole durant mes années de licence au sein de l’association AFEV. Actuellement, j’ai créé ma propre association NAO.H (Near and open humanity) dans le but d’accompagner les enfants mahorais dans l’éducation, la culture et le social. L’objectif premier de cette dernière est l’éducation autrement, c’est-à-dire de manière ludique. L’idée est de mettre en adéquation l’apprentissage et le loisir, et ainsi s’éloigner de la méthode pédagogique traditionnelle.
Quelles sont vos difficultés ?
Mes difficultés actuelles sont les démarches à accomplir pour mener à bien mon activité. Je ne dispose pas de subvention et je n’ai pas de bénévole. Il y a un manque de moyens, mais je compte persévérer car je viens de débuter l’aventure.
Pourquoi avoir choisi ces activités ?
J’ai toujours aimé venir en aide aux autres, notamment les enfants, car c’est un public que j’affectionne particulièrement. L’objectif est de donner une chance de réussite à tous les enfants de Mayotte qui se trouvent en difficulté et de promouvoir l’éducation populaire.
Quels conseils offririez-vous aux jeunes qui aimeraient exercer les mêmes activités que vous ?
Je pense qu’il est impératif de demander de l’aide, un soutien est primordial. Il est également important d’être persévérant et patient car il y a beaucoup de difficultés. Il faut aimer le domaine du social et de l’associatif. Être conscient que c’est du bénévolat et ne pas s’attendre à avoir forcément un retour.